Mise à jour des dossiers « industrie lithique » et « industrie osseuse » dans PACTOLS v2

Il ne fallait pas moins d’un spécialiste pour venir à bout de la mission : réviser le dossier sur l’industrie lithique, et par la même occasion celui sur l’industrie osseuse dont les parties technologiques rencontrent de nombreuses similarités. Adrien Reggio, doctorant au LaMPEA spécialiste de l’outillage en pierre taillée, s’est appuyé sur les lexiques publiés pour ces deux sujets : Technologie de la pierre taillée (Inizan et al. 1995) et vocabulaire du GDR Silex pour la partie matériaux et Multilingual lexicon of bone industries, version 2 (Averbouh et al. 2016). Il a complété ces sources avec la bibliographie récente, l’ensemble étant signalé dans la bibliothèque partagée Sources_PACTOLS de Zotero.

Il s’est attaché à compléter les concepts déjà présents dans le thésaurus avec ceux des lexiques cités, et d’autres termes repérés dans la documentation récente.

Plus de 400 concepts ont ainsi été traités, dont 194 créés. Les intitulés ont tous été vérifiés, 27 ont été renommés, et 375 définitions ont été ajoutées. L’ensemble a été contrôlé puis validé au cours de plusieurs séances de travail et de deux des réunions du comité de pilotage pour la refonte du thésaurus. Les enrichissements doivent encore pour certains être complétés.

Les traductions en langues grecque et arabe données dans les lexiques doivent encore être ajoutées et celles en allemand vérifiées. Une partie pourra être résolue lors de l’alignement avec l’élément Wikidata, s’il existe. Car certains termes n’ont pas d’équivalent dans les autres langues. Comme les Français ont été précurseurs dans la formalisation de l’industrie lithique, les préhistoriens de tous pays utilisent facilement la terminologie française. Un seul contre-exemple : le ‘chasse-lame’ dont la version anglaise ‘punch‘ est plus fréquemment employée, même chez nous. Autre exemple, les Anglais ne font pas la différence linguistique entre ‘grattoir’ et ‘racloir’ qui sont nommés indifféremment ‘scrapper‘ . Cela pose d’ailleurs une limite dans la gestion des traductions de Opentheso qui doivent être uniques.

Les synonymes pourront être enrichis, certains concepts présentant des formes lexicales variées, dues au rejet d’une interprétation ancienne mise en défaut par la tracéologie et l’archéologie expérimentale. Si un ‘bâton percé’ peut être un ‘assouplisseur’, rien ne permet d’affirmer qu’il puisse être un ‘bâton de commandement’, ni un ‘redresseur de sagaie’.

Ne pas connaître la fonction précise des objets de pierre taillée a rendu leur classement dans les catégories du BBT parfois difficile. Ainsi, l’ensemble est listé en priorité dans les [objets mobiles par matériaux]. Et de façon générique, l’outillage lithique sera répertorié en double arborescence dans la branche de ‘outil’, à déplacer depuis les Sujets dans la facette [objets mobiles par fonction]. Beaucoup de ces objets de pierre taillée sont des armatures, qui ont été positionnés selon leur seul point de vue technique dans les [parties structurelles d’objets mobiles]. Sont listés dans les ‘armature’, les objets nécessairement emmanchés, les ‘armatures de projectile’ en pierre et de formes variées ainsi que les pointes assurément identifiées comme ‘pointe de flèche’ ou ‘pointe de sagaie’. La place est laissée aux autres armatures dans des matériaux différents comme la ‘pointe de Palmela’. Les appellations locales de ces outils, qui pourront être complétées par la suite, ont été placées en formes rejetées.

Les ‘stigmate de taille’, ‘trace de fabrication’ et ‘trace d’utilisation’ ont été regroupés dans la facette [traces] des [BBT-caractéristiques physiques] des [BBT-entités matérielles].

La fabrication des outils est décrite dans les procédures et les techniques de la facette ‘BBT-objets conceptuels/méthodes’, en dissociant ‘chaîne opératoire’ et ‘procédé technique’.

Les « matériaux » relatifs à l’industrie lithique doivent encore faire l’objet d’un contrôle par le GDR Silex qui nous a fourni son lexique, avant d’être reportés dans la hiérarchie.

Le fonctionnement d’un thésaurus, la compréhension des relations des concepts entre eux, et notamment les liens d’association ont été difficiles à appréhender à partir des tableurs sur lesquels le premier travail a été réalisé. Il aurait été bénéfique que la prise en main de Opentheso se fasse dès les premières étapes du travail. Nous y veillerons lors de prochaines opérations.

Adrien Reggio et Blandine Nouvel